En Ouganda, trois autres institutions publiques, à savoir le pouvoir judiciaire, le ministère de l’Égalité des sexes, du Travail et du Développement social et le Conseil national de l’enseignement supérieur, ont rejoint l’université Makerere, qui a lancé le programme en 2023, pour mettre en œuvre le Sceau de l’Égalité de Genre pour les Institutions Publiques. Le PNUD aidera ces quatre institutions à suivre ce programme de certification volontaire, conçu pour élaborer et renforcer les systèmes de planification des politiques et de gestion organisationnelle afin de parvenir à l’égalité de genre.
Les institutions publiques, y compris les ministères, les parlements, les systèmes judiciaires et les gouvernements locaux, sont de puissants moteurs de transformation des politiques, des systèmes, des pratiques organisationnelles et des mentalités, ce qui est impératif pour faire progresser l’égalité des sexes non seulement dans le secteur public lui-même, mais aussi dans la société au sens large. Les institutions publiques existent principalement pour servir le public, que ce soit par l’application de la loi, l’élaboration de politiques, l’allocation de budgets ou la fourniture de services essentiels. Leurs actions ou inactions peuvent soit perpétuer les inégalités, soit contribuer à les démanteler. Lorsque les institutions ne prennent pas en compte la dimension de genre, les conséquences sont nombreuses : les services publics ne répondent pas de manière égale aux besoins de tous, la prestation des services publics se détériore, ce qui fait perdre confiance aux gens dans leurs institutions, et la moitié de la population, les femmes et les filles, en particulier les plus défavorisées, continuent d’être laissées pour compte. À l’inverse, lorsque les institutions sont conscientes et prennent en considération les besoins et les points de vue spécifiques et divers des femmes et des hommes, la prestation des services publics s’améliore, tout comme son impact sur la lutte contre les inégalités entre les genres et la promotion de la participation et de l’autonomisation des femmes.
Le Sceau de l’Égalité de Genre pour les Institutions Publiques
En Ouganda, les cadres juridiques et politiques nationaux offrent des moyens permettant de renforcer les engagements nationaux en faveur de l’égalité de genre et de l’autonomisation des femmes et des filles. La Constitution du pays et les plans nationaux de développement prônent l’égalité de traitement et l’accès de tous aux opportunités économiques, sociales et politiques. La Vision 2040 de l’Ouganda est très claire sur la nécessité d’une société sensible au genre où les hommes et les femmes contribuent de manière égale au développement national. Tout cela est conforme à l’objectif de développement durable (ODD) 5 sur l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes, ainsi qu’à l’ODD 16 sur le renforcement des institutions publiques pour un développement pacifique, inclusif et durable.
Le Sceau de l’Égalité de Genre pour les Institutions Publiques du PNUD est un cadre mondial de réforme de l’administration publique qui aide les institutions à atteindre ces objectifs, en les guidant, les conseillant et en renforçant leurs capacités, afin de mettre en place des organisations, des politiques et des services publics qui servent tous les citoyens tout en s’attaquant aux inégalités généralisées entre les genres. Le Sceau suit un parcours structuré, étape par étape, pour aider les institutions à évaluer, planifier, réformer et transformer leurs systèmes internes et externes afin de faire progresser l’égalité des sexes. Par conséquent, la mise en œuvre du Sceau nécessite à la fois un engagement politique délibéré et des capacités techniques pratiques.
Pour lancer le processus du Sceau dans le système judiciaire, dans le ministère du Genre, du Travail et du Développement social (MGLSD) et dans le Conseil national de l’enseignement supérieur (NCHE), le PNUD a organisé une formation initiale de deux jours les 20 et 21 mars 2025. Cette formation a réuni les points focaux pour l’égalité de genre et les dirigeants des institutions pour une expérience d’apprentissage intensive et participative. La formation a permis aux participants de partager l’état actuel de l’égalité de genre au sein de leurs institutions, d’améliorer leurs connaissances sur le cadre et les normes du Sceau, d’explorer les possibilités de collaboration et de coordination interinstitutionnelles et de s’engager dans le partage des connaissances.
Dans son discours, Annet Mpabulung Wakabi a souligné que…
Pour cette formation, nous avons réuni trois institutions publiques : le pouvoir judiciaire ougandais, le ministère de l’Égalité des sexes, du Travail et du Développement social et le Conseil national de l’enseignement supérieur. Ce faisant, nous avons cherché à fournir une plateforme de collaboration et d’échange de connaissances. Alors que les trois institutions se lancent dans le processus de Sceau de l’Égalité de Genre, elles tireront parti de l’expertise technique de chacune d’entre elles, que ce soit dans la mise en œuvre des politiques, la réforme institutionnelle ou la gouvernance sensible au genre, pour apprendre les unes des autres et réaliser des progrès significatifs.
La Représentante Résidente du PNUD, Mme Nwanne-Wedde-Obahor, présente lors de l’événement, a salué l’engagement des trois institutions publiques à participer au Sceau et les a encouragées à rester mobilisées pour élaborer des plans d’action concrets et porteurs d’impact.
J’espère qu’à votre retour dans vos institutions respectives, vous prendrez des mesures délibérées pour élaborer un plan concret afin de mettre en pratique tout ce que vous avez appris ici.
La formation a porté sur les dimensions du Sceau à travers des exercices pratiques, notamment une compréhension approfondie des critères de référence du Sceau, l’identification du statut et des besoins institutionnels, la planification des actions. Les sessions comprenaient également des présentations sur les bonnes pratiques existant dans les institutions participantes et plusieurs séries de sessions de brainstorming interactives.
La formation a été animée par Mme Cleopatra Phiri-Hurungo, chef d’équipe Genre, et M. Jimmy Tabu, du Centre régional de services du PNUD pour Addis-Abeba, avec le soutien de Mme Beatrice Mugambe, conseillère en matière de genre, Mme Harriet Karusigarira, chargée de programme, et Mme Sarah M. Natumanya, consultante du programme GES-Pi, toutes du PNUD Ouganda.
Beatrice Mugambe, conseillère en matière d’égalité de genre, PNUD Ouganda
En tant qu’institutions, c’est l’occasion pour nous de réfléchir à la place que nous occupons dans nos processus et nos pratiques en matière de promotion de l’égalité de genre. Soyons ouverts à l’apprentissage et au désapprentissage, partageons nos expériences et collaborons pour renforcer notre engagement en faveur de pratiques inclusives. En travaillant ensemble, nous pouvons construire des institutions qui incarnent véritablement l’égalité de genre, tant dans les politiques que dans les pratiques.
Pour en savoir plus sur le Sceau, sa méthodologie et la manière dont il favorise le changement institutionnel à travers le monde, consultez le site du PNUD
