La quatrième conférence du Groupe des Parlements des Îles du Pacifique (PIPG) s’est tenue du 13 au 16 août 2024 à Palau, réunissant des représentants des parlements de toute la région du Pacifique. Axée sur le thème « Développement Humain en Océanie : Comment les Législatures peuvent-elles Renforcer la Sécurité Centrée sur les Personnes pour les Habitants du Pacifique ? », la conférence de cette année a eu lieu à un moment crucial pour la région. L’événement, soutenu par le gouvernement du Japon, a offert une plateforme pour aborder les défis clés, explorer des stratégies et proposer des politiques essentielles pour améliorer la sécurité et le bien-être des communautés du Pacifique.

Un jalon important de cette conférence a été la mise en avant des Violences Basées sur le Genre (VBG) et du rôle crucial du Budget Sensible au Genre (BSG) dans la lutte contre ce fléau. Le panel sur les VBG a été spécifiquement conçu pour intégrer diverses perspectives d’institutions gouvernementales, d’organisations internationales, de la société civile et d’agences CROP (Conseil des Organisations Régionales du Pacifique). Cela a permis une discussion approfondie sur les défis et les messages clés autour des VBG, garantissant une approche holistique pour les combattre.
Un moment notable de la conférence a été la participation de l’Honorable J. Uduch Sengebau, Vice-présidente et Ministre de la Justice, qui a ouvert la session sur les VBG et exprimé son fort soutien à une collaboration avec le PNUD sur cette question cruciale. Elle a partagé des informations sur les premiers travaux de Palau sur une stratégie nationale de lutte contre les VBG, soutenue par le PNUD. Son engagement à collaborer avec le PNUD reflète la volonté politique croissante dans la région de lutter contre les violences basées sur le genre et souligne l’importance d’une action collective.

Il est important de noter que la région du Pacifique affiche l’une des prévalences les plus élevées de VBG dans le monde, associée à l’un des taux de participation politique des femmes les plus bas. Cette lacune en termes de représentation entraîne des vides importants dans l’élaboration des politiques et l’allocation des ressources pour les questions de genre. Ce panel a marqué un tournant en reconsidérant les VBG, non seulement comme une question familiale ou individuelle, mais comme une préoccupation sociétale nécessitant des réponses politiques globales. En promouvant le BSG comme un outil pour aborder à la fois la prévention et la réponse aux VBG, le panel a souligné l’importance de prioriser l’équité de genre dans les politiques nationales.
L’experte du PNUD, Damaris Rosabal, a présenté le BSG et son importance dans la lutte contre les violences basées sur le genre. La présentation a offert aux participants un cadre complet pour intégrer le BSG dans les cycles budgétaires nationaux, appuyé par des études de cas d’autres régions.

Le dialogue a également mis en lumière le rôle essentiel des organisations de base et des organisations de la société civile féminine (OSC) dans la lutte contre les VBG. Ces organisations, souvent les premières à intervenir auprès des survivantes, fournissent des services de soutien essentiels et jouent un rôle clé dans la défense des droits et l’engagement communautaire. Renforcer leurs capacités et s’assurer qu’elles reçoivent des ressources adéquates ont été identifiés comme des priorités clés pour les efforts de la région dans la lutte contre les VBG.
La conférence PIPG 2024 marque une étape significative dans la promotion de l’équité de genre et la lutte contre les VBG dans toute la région du Pacifique. En plaçant ces questions au centre des discussions législatives et en promouvant l’intégration du BSG, la conférence a jeté les bases d’une action tangible et d’un changement systémique à long terme. L’accent mis sur la responsabilité, l’engagement politique et l’allocation des ressources est une partie vitale de ce parcours, garantissant que la région progresse vers un avenir plus juste et inclusif pour tous les habitants du Pacifique.